Invité chez Basha!

Photo: Le tata Shop est en fait un garage en plein air. Le long de la très polluée Mahim river et au milieu des carcasses de rickshaw, les employés soudent, démontent, peignent... toutes sortes d’engins. Ici, l’employé coud les bâches de couleurs en cuir qui servent de toit aux rickshaws.

Samedi 17 Mai 2008, 11H du matin. Comme convenu, je retrouve Basha, le garagiste et le propriétaire d’un rickshaw de 25 ans au Tata shop. Nous avons eu des problèmes de communication la dernière fois (aucun d’eux ne parlent anglais). Je sais que ce rickshaw existe pour avoir vu une photocopie des papiers mais je ne comprends pas pourquoi ils leur est impossible de me montrer l’engin. Afin de découvrir ce qu’il en est exactement, je tente une ultime tentative…

Cette fois, un traducteur est présent. Assis sur un banc entre les carcasses de rickshaw, nous commençons à discuter. Je comprends que le rickshaw n’est pas à Bombay mais à Nasik, une ville située à 300Km de Bombay. Le traducteur m’explique que de lourdes procédures administratives sont en jeu et que la corruption y a sa place. Le propriétaire aurait déjà obtenu le document officiel: le NOC (Non-Objection Certificate) et que le rickshaw serait prêt à venir sur Bombay… Le NOC est un laisser-passer obligatoire pour transporter un véhicule d’une ville à une autre…

Je leur propose de signer un contrat de vente et de leur donner une avance pour subvenir aux frais de transport. C’est impossible me disent-ils, durant le voyage, la police requiert ma signature et celle du propriétaire ! Je dois ainsi, me rendre à Nasik et ramener le rickshaw avec le propriétaire ; 10 heures de route et 2 jours de voyage minimum…

Apres 1 mois d’investigation, je pense que trouver un rickshaw de 25 ans est impossible à Bombay. Une recherche de Pierre (chercheur en urbanisme à Bombay), nous a permis d’obtenir les chiffres du « Mumbai Métropolitain Region ». Ces chiffres sont peu encourageants car ils confirment la difficulté du défi.

Un simple calcul statistique nous permet de déterminer qu'il y avait, (au mieux) 15 000 rickshaws à Bombay en 1983. Se soustraient à ce chiffre, les véhicules partis à la casse, ceux retirés de la circulation après 15 ans de service et enfin les « lucky rickshaws » que les propriétaires ne veulent pas vendre. Sans oublier que nous parlons de Bombay et sa métropole. Mes chances s’amenuisent…

Face à ce triste constat, je n’ai d’autre choix que de me rendre à Nasik samedi prochain. Par chance, c’est une petite ville touristique qui vaut le détour...


Vidéo: Retournant au Tata shop, j’ai traversé le slum plusieurs fois. Basha m’a même invité chez lui à déjeuner samedi.

Commentaires

Anonyme a dit…
Et au menu ???
Clément a dit…
Un Chicken Biryani qui marinait depuis plusieurs heures dans une casserole... Concocté par sa femme, un régal!
PeterDaButcher a dit…
Sympa ta petite vidéo de Bandra East, même si l'impression donnée par un slum est très dure à filmer (surtout en cachette et avec un téléphone).
Maintenant il semblerait qu'effectivement le voyage à Nasik s'impose !!
(Pierre, apprenti chercheur)
Clément a dit…
Apprenti chercheur certes... Mais fervent supporter de ce projet fou avant tout ;)

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